Les Cahiers de Nijinski

Création scénique

© Lucie Weeger

Quelques jours après sa dernière danse publique Vaslav Nijinski, dont la santé mentale se dégrade de jour en jour, entame la rédaction de ses cahiers dans un ultime élan vital. Il y lance un cri mystique d’amour et de rage, invective Dieu et ses semblables et oscille entre l’écriture de ses mémoires et de son quotidien, alors soumis à l’angoisse de son entourage et à la conscience de son imminente disparition. 

Entrer dans Les Cahiers de Nijinski c’est se plonger dans l’intimité du dernier cri d’un des plus grand génie créatif de son époque, dans l’ultime tentative d’un homme proche du précipice de dire ce qui ne se dit pas.

Tout au long du texte, rédigé à la hâte en six semaines entre sa dernière danse, que l’on pourrait qualifier de premier acte de performance de l’histoire de l’art, donnée à l’hôtel Suvretta à St Moritz en Suisse, et le début d’un internement psychiatrique qu’il vivra jusqu’à sa mort, Nijinski lance un cri d’amour et de souffrance aux hommes de son époque, un appel mystique à retrouver le corps de Dieu, son souffle et son pas.

Plonger dans ce texte c’est s’engager dans le paroxysme du tremblement d’une pensée amoureuse en pleine chute, dans le pouls tremblement de terre de cet artiste hors du commun, créateur de l’animale chorégraphie de L’après-midi midi d’un faune, et de cette danse rituelle allant jusqu’au sacrifice humain du révolutionnaire Sacre du Printemps. C’est se fondre dans le raisonnement d’un homme pour qui le moment où la raison est la plus juste est celui où le sentiment est le plus fort. Plonger dans ce texte c’est tenter d’entendre cet inaudible message, ce que Nijinksi ne sait pas dire, ne sait pas taire, mais qu’il sent de tout son être.

 

Sur scène la voix, les corps, les peaux, les sons entrent en résonance avec le souffle de Nijinski, convoquent les fantômes de ses danses, et nous plongent dans le tressaillement du génie face à l’incandescence du mystère de mourir, de créer, d’être en vie.

Texte de Vaslav Nijinski, adapté par Matthieu Prual à partir de l’adaptation de Christian Dumais Lvowski.

© Lucie Weeger

Distribution

Denis LAVANT

Voix et corps

Matthieu PRUAL

Saxophones, clarinette basse et électronique, direction artistique

Gaspar CLAUS

Violoncelle et électronique

Thomas RABILLON

Création vidéo live

Loïc SÉVEUR

Création lumière

Mathieu FISSON

Création sonore

Jérémie BÉLINGARD

Danseur étoile de l’Opéra de Paris

Regard chorégraphique

Coproduction

La Grande Boutique à Langonnet

Plages Magnétiques à Brest

Le Mac Orlan à Brest

Création

2021 – 2022