Une pièce pour claviers, contrebasse et voix
Ronan Courty – Perrine Le Querrec
Acte poétique et musical, A MIRROR IS A MIRROR IS A MIRROR explore le thème du miroir.
Miroir, un mot sans début ni fin, qui traverse les champs les plus divers de la société.
De part et d’autre de cette surface réfléchissante, Perrine Le Querrec et Ronan Courty explorent, visitent et traversent le miroir, en mêlant les langages des claviers, de la contrebasse et des voix.
Tout est double dans cette création, double, dédoublé, infini.
C’est pourquoi notre duo, formé en 2017 grâce à l’intuition de Magali Brazil, directrice de la Maison de la poésie de Nantes, a choisi le thème du miroir. Une image évidente, qui nous attire et nous guide.
Cette création traverse les âges de la vie, du stade du miroir jusqu’au dernier souffle, celui qui ne dépose plus aucune buée sur le miroir. Durant 40 minutes, nous faisons parler, sans relâche, muscles, musique et poésie autour de ce mot « miroir » : miroirs et jeux de miroirs, créateur de perspectives infinies, d’interrogations essentielles.
A mirror is a mirror is a mirror, un présent de la narration qui rebondit, sans ponctuation, sans fin, un rythme à chercher, un mode de dialogue entre mots et musique, et non une illustration de l’un par l’autre. Pas un commentaire réciproque, mais une création qui, de par ses décalages soudain, ses inventions, ouvre des brèches dans la pensée courante et offre de nouvelles perspectives.
Une poésie du double, une musique qui parle, des phrases qui sonnent.
Il y a là le langage articulé et le désarticulé, des corps, des mots, des sons, des sensations, des visions. La poésie d’une langue musicale qui compose avec prosopopées, répétitions, accumu-lations, permutations, perturbations de la ponctuation, rimes et allitérations. Une composition en deux partitions qui tend un miroir vers le public. Rythme du mot, rythme du son, à travers le miroir, devant le miroir, poser des questions : Qui regarde-t-on, que cherche-t-on dans le miroir, quel reflet, quelle réalité ?
Témoin privilégié de notre épanouissement, de nos doutes, de nos conquêtes, de nos solitudes, le miroir est un reflet du monde moderne. À l’heure de l’ultra narcissisme (selfie, réseaux sociaux etc.), le miroir s’invite dans le mythe de la caverne : comment avoir la force de détourner le regard d’un reflet aussi flatteur que superficiel ? Le miroir unifie ou brouille, les apparences physiques et psychiques, les fêlures, les métamorphoses, les déguisements.
Jusqu’à présent nous avons travaillé à partir d’une base déjà constituée : soit un texte de Perrine, puis Ronan à l’écoute des mots improvise sa musique ; soit Ronan propose une composition et Perrine en imagine la poésie.
Rien de tout cela ici.
Le miroir est vide. Jusqu’à la première note.
Alors ce sont quarante minutes d’exploration et d’invention qui vous emportent de l’autre côté des miroirs.